Les smarphones sont utilisés pour dépister avec succès les nouveaux cas de fibrillation atriale chez plus de 60 000 patients.

13 mai 2019 – Un screening numérique de la fibrillation atriale (FA) a permis de surveiller avec succès plus de 60 000 participants de la population générale en Belgique, uniquement à l’aide d’un smartphone. Les résultats de l’étude de dernière minute DIGITAL-AF II ont été présentés à Heart Rhythm 2019, la 40e session scientifique annuelle de la Heart Rhythm Society.

L’étude a démontré la possibilité de collecter des données de manière évolutive et contrôlée. Les résultats de l’essai ont permis d’obtenir un nombre de nouveaux patients atteints de FA sans surcharger les ressources en soins de santé.

La FA affecte plus de 33,5 millions d’adultes chaque année dans le monde et ce nombre devrait continuer à augmenter. [1] Cela signifie que le nombre de patients recommandés pour le dépistage, âgés de 65 ans et plus, atteindra un volume sans précédent, ce qui entraînera une demande imprévue sur les ressources en soins de santé. De nouvelles technologies font leur apparition, telles que les applications pour smartphones utilisant la pléthysmographie par impulsion (PPG) au travers de la caméra, qui facilitent le dépistage des patients et permettent de collecter des résultats numériques que les médecins peuvent suivre sans visite à l’hôpital.

Tous les participants possédaient un smartphone et accédaient à l’application (autorisation CE / FDA; FibriCheck de Qompium) en scannant un code QR distribué via des canaux de communication préexistants, y compris des journaux dans toute la Belgique. Ils devaient mesurer le rythme cardiaque deux fois par jour et symptômes, pendant une période de surveillance de huit jours. Après avoir enregistré leurs symptômes, chaque mesure a été classée comme rythme régulier, possibilité de FA, rythme irrégulier ou qualité insuffisante. Pour assurer une précision de diagnostic élevée, toutes les mesures irrégulières ont été analysées par des techniciens médicaux sous la supervision de cardiologues. Après huit jours, tous les participants ont reçu un rapport avec une conclusion et une copie de leurs traces rythmiques.

Au cours de l’essai de deux semaines, 62 821 participants ont été inscrits à la sélection numérique AF, et 61 730 participants ont terminé la période de surveillance, ce qui a permis de créer une base de données de 588 282 traces PPG de 60 secondes. Les résultats ont révélé que 791 participants (ou 1,3%) ont effectué des mesures indicatives de la FA. L’âge moyen du groupe de FA était de 61,9 ± 10,9 ans et 75,9% était un homme. Dans le groupe FA, 72% des patients n’ont pas présenté de symptômes. Il y avait 210 patients (ou 27%) atteints de FA persistante, tous détectés lors de la première mesure de PPG. Il y avait 581 patients (ou 73%) atteints de FA paroxystique, avec 111 détectés lors de la première mesure PPG.

«C’est fascinant de voir l’impact de la technologie PPG sur la pratique clinique. L’utilisation d’outils numériques de manière très structurée nous permet de surpasser toute autre méthode traditionnelle de dépistage ou de dépistage des patients et de les guider vers un cheminement de soins approprié», a déclaré l’auteur principal. Tine Proesmans, MASc, Unité de santé mobile, Université de Hasselt en Belgique. “En utilisant uniquement la technologie numérique, nous avons pu atteindre très rapidement une population nombreuse et collecter des données cliniquement significatives et exploitables, sans infrastructure médicale. Les patients bénéficient également de la possibilité de prendre des mesures à tout moment, en tout lieu et à une fraction de le coût.”

Les résultats présentés lors de Heart Rhythm 2019 s’appuient sur l’ensemble de données initiales présentées en 2018 au congrès de l’ESC et montrent la faisabilité d’un dépistage de masse pour une population de patients généralement beaucoup plus importante.

Les auteurs de cette étude poursuivront avec la phase 2 de l’essai et distribueront des questionnaires de suivi aux participants, qui définiront le processus de prise de décision des participants positifs et de leurs médecins. Ils évalueront également l’impact du dépistage à différents intervalles après le signalement. Dans les essais à venir, ils espèrent étendre leurs essais en dehors de la Belgique et continuer à augmenter le nombre de patients en cours de dépistage.

Référence:

1. Sumeet S. Chugh et al. Circulation. 2014; 129: 837–847

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